21. FESTIVITES

Et voilà, mes bébés vont devenir des hommes aujourd'hui.
Ca me fout un sacré coup de vieux !
Je me souviens encore des concours de cri nocturne alors qu'ils n'étaient encore que des nouveaux-nés... Et voilà qu'aujourd'hui, j'ai un fils quasiment prêt à se passer la corde au cou et un autre qui crève d'envie d'être dans le même cas.
Bon allez, j'arrête de pleurnicher sur mon sort et je prépare les gâteaux avec Eric tandis que Tala nous aide en faisant la vaisselle de son plein gré.


Nos fidèles amis sont une nouvelle fois présents, ainsi qu'un invité surprise.
- Quelle cachotière ! Ça bouge bien là-dedans, t'es sûr qu'il y en a qu'un ? Je demande à Alice en touchant son ventre déjà bien arrondi.


- Je ne sais pas. Avec Eric on a décidé de garder le suspense jusqu'au bout.
C'est avec une pointe de tristesse que je regarde mes louveteaux souffler leurs bougies.



Qu'est-ce qu'ils sont beaux mes fils ! Je suis tellement fière d'eux...


Après la nostalgie place à la dégustation du gâteau et à la fête !


Comme à chaque fois que nous sommes tous réunis, la fête se termine tardivement et c'est au bout du rouleau que nous regagnons nos lits. Et comme à chaque fois le lendemain matin, un grand ménage nous attends, en plus des factures.


Sköll, qui a l'air aussi à l'aise que moi en cuisine, se porte volontaire pour nous préparer le petit-déjeuner.


Chacun ayant obtenu son diplôme, Hati et Sköll ont pu facilement  commencer dans la vie active. Hati a choisi de travailler dans l'informatique tandis que Sköll se lance dans le sport. J'ai dit à ce dernier d'être vigilent et de ne pas se faire remarquer à cause de ses capacités de loups. En tout cas, les fonds supplémentaires ça nous fera plus d'argent pour payer les factures et aménager la maison.
De mon côté, les journées à l'hôpital sont plus agréables maintenant que la sale garce n'est plus dans les parages. Le nouveau médecin est beaucoup plus sympa. J'adore le taquiner.
- Bonjour docteur crâne d'oeuf !
- Salut Lica ! T'as l'air de bonne humeur aujourd'hui, il me lance, pas le moins du monde vexé.


- Tu m'as déjà vu de mauvais poil ? Je demande en toute innocence.
- Juste une cinquantaine de fois en un mois !
Je lève les yeux au ciel mais ne réplique pas. Dans le fond il n'a pas tort alors...
Je dois souvent me rendre à l'extérieur pour soigner des patients, ce qui me permet de prendre un peu l'air et j'effectue depuis peu des opérations.



Et comme j'assure dans tout ce que je fais, non seulement ma patiente a survécu, mais elle est également en un seul morceau.


♦♦♦


~ TALA ~

- Youpiii c'est mon anniversaire ! Je vais enfin devenir une grande !
- Grande, grande... c'est vite dit soeurette ! me chambre Hati.
- T'as pas Tallulah à aller bécoter toi ?


- Tala ? C'est l'heure ma chérie ! m'appelle papa.
Comme pour l'anniversaire de mes frères, tout le monde est là pour fêter l'évènement. Trop impatiente pour faire un vœu, je souffle mes bougies sous les rires de nos amis.



C'est moi où je ressemble à Audrey Hepburn ?!


Les grosses fesses en plus... Ce que maman ne manque pas de me faire remarquer.
- Rassure-moi, j'ai pas les mêmes hein ?!


J'ai envie de lui dire que si, mais comme tout le monde écoute je me contente de marmonner tout en dégustant une part de gâteau.
La honte... ! Heureusement que je l'aime ma maman...


Profitant que mes proches sont occupés à rire, danser et boire, je m'éclipse dans la salle de bain pour me changer.


Voilà ! Je me sens enfin moi-même. Mais un petit tour à la salle de sport s'imposera parce le popotin d'éléphant merci bien hein !
Une fois prête, je retourne à la fête. Alors que je déguste tranquillement un verre de jus-de-fruits, Hati et Tally se livrent à un numéro de niaiserie à m'en donner des nausées...


- Qu'est ce que t'es mignonne quand tu fais ça.
- Roooh arrête mon loup d'amour je...
Au secours mes oreilles saignent !


Vite ! Faut que je me tire de là ! Ça tombe bien, il y a de la vaisselle à laver et de la saleté à nettoyer. Étant un poil maniaque, je me sens beaucoup mieux en compagnie des produits ménagers que des tourtereaux.


Le lendemain de cette fête endiablée, je reviens de mon premier jour au zoo... Euh... Au lycée, et après avoir raconté ma journée à papa je lui demande s'il veut m'accompagner à la salle de sport.
Comme il n'est pas du tout emballé par cette idée, je lui sors les arguments qui tuent :
- Mais papa, tu vas finir tout flagada à rester assis là devant la télé ! Et maman elle veut un mâle, un vrai !
Bon, j'exagère un peu mais au final j'ai ce que je veux.


Arrivée là-bas, je me dirige aussitôt vers le tapis de course. Quand je vois les têtes des deux nanas bien roulées, je me dis que je vais en baver deux fois plus...


Papa lui, est allé piquer une tête dans la piscine.


Croyant avoir une hallucination dû à l'effort que je pratique depuis maintenant 15 bonnes minutes, je vois Amarok, le père de Tally, apparaître torse nu. La vache ! Ces tablettes de la mort qui tue...


En me voyant, il s'approche de mon tapis et me salue, un large sourire aux lèvres. Finalement, il s'avère qu'Amarok est bel et bien ici, il est de passage à Newcrest pour affaire et comme il avait besoin de décompresser après son rendez-vous professionnel, il s'est rendu à la salle de sport.
Voyant que je galère un peu à tenir le rythme, il me donne quelques conseils qui se transforme vite en conseils donnés sur un ton autoritaire. Depuis quand crier faisait maigrir du popotin ?!


Seule solution pour ne pas lui crier dessus à mon tour ? Me concentrer sur ses tablettes... Ce qui est une très mauvaise idée.


Comme j'ai ma dose de course, de chute et de conseil mal avisé, je me dirige vers mon prochain instrument de torture : le banc de musculation. Aussitôt, les paroles d'une chanson célèbre me viennent en tête.

♫ Eye of the Tiger It's the trill of the fight ♫

Nan en faite je suis très loin de l’œil du tigre.


Pourtant maman m'a dit que j'avais une force surhumaine parce que je suis à moitié louve, je comprends pas, soulever des poids devraient être du gâteau !
- Ca va Tala ? me demande papa qui s'était posté devant moi sans même que je ne m'en rende compte.
- Pourquoi je suis pas Rocky ? Je me plains, au bord du désespoir.
- Quoi ?
- Non rien papa laisse tomber. On rentre ?
- Oui ta mère doit être rentré aussi dit-il en souriant.
Raaah cette étincelle dans les yeux de papa quand il parle de maman... J'adore ! C'est tellement beau. Pas comme mon frère et Tally avec leur guimauve dégoulinante...


♦♦♦


A peine je franchi le seuil de la porte d'entrée de la maison que j'interpelle maman qui est dans le salon.
- Salut maman je peux te poser une question ?
- Je vais bien merci de demander ma chérie ! Vas-y pose ta question.


- Tu m'a bien dit que j'avais plus de force qu'un humain, alors pourquoi j'ai à peine pu soulever les poids du banc de musculation ?
- Les capacités d'un Loup-Garou se développent à l'adolescence, pas avant. Tu es en pleine croissance, laisse ton corps évoluer. Tu verras, bientôt tout tes sens seront à leur maximum ! D'ailleurs en parlant de notre côté loup, tu te rappelle quand je t'ai dit qu'un jour tu deviendrais Alpha ?
- Oui je m'en rappelle. Comment oublier que je vais dominer le monde un jour ?! Haha...
- Tu vas surtout devoir perpétuer notre lignée et pour ça, il te faudra une Héritière qui à son tour en mettra une au monde, etc
Hop hop hop c'est quoi ce bazar ?! Moi ? Faire des bébés ? La bonne blague !


- T'as failli m'avoir maman ! Pendant une seconde j'ai cru que...
- Ta mère ne plaisante pas Tala, intervient mon père qui n'a pas loupé une miette de notre échange.
- Non mais c'est pas possible ça ! Moi je veux juste m'amuser, je veux pas de bébés ! Je suis sûre que je le ferais tomber ! T'imagine le truc ?!


Ma mère s'énerve.
- Rooh arrête je te demande pas d'en faire un sur le champ ! Je te met juste au courant de ce qui t'attend quand tu seras plus grande. Pis de toute façon, t'as pas le choix c'est comme ça ! Tu voulais être grande, bah voilà tu le deviens.
- Bon ben puisque c'est pas pour tout de suite je vais me servir à manger ! Je dis en me dirigeant vers la cuisine. Et c'est pas la peine de me foudroyer le dos du regard maman...


Je prend une assiette et m'installe à table avec papa. Au même moment, Sköll rentre du travail.
- Chalut Chköll cha baigne ? Je demande la bouche pleine.
- Bonsoir Sköll dit mon père.
Je lève le nez de mon assiette et en regardant papa, je suis à deux doigts de recracher mes coquillettes.


- Haaan papa t'as vu ta tête ? T'as tout des spirales !
- Quoi ? s'étonne t-il
- T'en a même sur le corps rajoute Sköll aussi surpris que moi.


- T'as nagé avec des sangsues ou quoi ?
- Je vais me préparer une tisane ça va passer. A moins que votre mère veuille bien m'ausculter Il dit en souriant et en regardant maman qui le dévore des yeux.
Oh non pitié, pas eux aussi...
Bon n'empêche j'espère que c'est pas trop grave mais apparemment non puisqu'il n'a pas de fièvre et mal nulle part.


♦♦♦


Avec maman nous nous rendons en urgence chez les Lewis parce qu'Alice est en train d'accoucher et elle avait demandé à maman pour qu'elle l'accompagne le grand jour, c'est -à-dire là maintenant tout de suite. Des heures de cris et de souffrance plus tard, Alice a finalement donné naissance à des jumeaux : un garçon et une fille !
Bon, moi je ne veux pas les prendre dans mes bras parce que j'ai pas envie de faire de boulette donc je les regarde de loin. De très loin.


Je suis sûre que maman m'a emmené exprès pour essayer de réveiller en moi un instinct maternel enfoui trèèèèèèèèès profondément en moi.
En tout cas ils sont tous gaga des jumeaux, parrain Rick le premier ! Malgré qu'il soit devenu vieux, il a pas perdu la main.


Nous redescendons ensuite au le salon pour laisser Alice se reposer.


On reste encore un moment à discuter et à regarder la télé puis maman et moi rentrons à la maison parce que je dois aider les hommes de la maison pour la fête d'anniversaire de maman qui a lieu demain.

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