1. DES DEBUTS DIFFICILES

Nom d'une pleine lune, dites moi que je rêve ! C'est ça ma propriété ?!?! Mais y'a que dalle !



Ah si, y'a ça... ça va bien m'aider tiens ! En plus il est même pas en argent, dommage ça aurait été une bonne blague.


Bon, plus qu'à creuser un peu pour trouver des matériaux qui me serviront à construire ma maison, je m'occuperais du travail plus tard. Autant vous dire que si j'avais pas creusé, ça aurait été la même chose. J'ai fait les quatre coins de ma parcelle et j'ai trouvé 4 fichues statuettes, et 2 oeufs... ouai youpiii !


Fichue vie...


Pour calmer mes nerfs en pelote, je me dirige vers l'étendue d'eau en face de chez moi afin d'y pêcher mon dîner. "Au moins la vue est splendide" je me dis en longeant la rive.


Sauf qu'en tournant la tête, j'ai la désagréable surprise de constater que l'endroit est déjà réquisitionné par les pêcheurs du dimanche. On se croirait à la poissonnerie du coin !


J'ai pas vraiment envie de me joindre à eux mais il faut bien que je mange ce soir. Et que je trouve mon futur mâle par la même occasion... Au moment où je me décide enfin à bouger, l'une des filles passe à côté de moi d'une démarche assurée, une moue écarlate plaquée sur le visage. L'image d'un poisson rouge me vient immédiatement à l'esprit et je ne peux m'empêcher de pouffer comme une idiote.


Mais ma bonne humeur s'évanouit aussitôt à l'apparition de deux gars qui n'ont pas l'air très futés.
- Hé Alex t'a vu, y'a une p'tite nouvelle parmi nous !
- Elle a l'air d'un dalmatien avec son collier et sa tignasse blanche et noire !


Je me renfrogne.
Sérieux ? Il avait déjà vu un Dalmatien au moins ?!


- Me cherche pas Robinson Crusoé, je pourrais mordre.
- Bon allez j'vous laisse en amoureux, ça devient trop intime entre vous, héhé !
- Tchaoo Paolo j'te raconterais tout, gné !


J'vais pas craquer, j'vais pas le taper... Je prends une profonde inspiration et m'approche de Robinson.


- Tu sais ce que tu vas raconter à ton pote Paolo ? Tu vois ce gobelet ? C'est ton cou. Et regarde c'que j'vais lui faire à ton cou si tu t'approches à moins de 100m de moi.
Je broie le gobelet que j'avais dans la main et une grosse flaque de jus de fruits, qui ressemble étrangement à du plasma, va s'écraser par terre, sous les yeux pleins d'effroi de Robinson.



Je laisse en plan Robinson, me débarrasse du gobelet en le jetant dans la poubelle la plus proche et je retourne sur ma parcelle, encore plus énervée qu'à l'allée. L'approche de la  pleine lune approchant, ça n'aide vraiment pas non plus !


Une fois arrivée à destination, j'achète quelques éléments permettant d'avoir un minimum de confort : un frigo, un lit, des toilettes et un évier. Alors que j'admire mes nouveaux achats, j'aperçois vois au loin un homme qui n'a pas l'air trop mal. Sans plus attendre je cours vers lui.


Mais... Encore un barbu ?! C'est une ville de poilu nom d'une louve !
- Salut barbu numéro 185 !
- Euh... Salut.


Quelle idiote ! J'vais lui faire peur à lui aussi faut que j'me calme.
- Appelle pas les flics hein, je mord pas ! je m'exclame en le voyant sortir son portable.
Enfin... Quand on me fait chier ça peut arriver...
- J'appelle pas les flics, juste l'institut Pasteur pour un vaccin contre la rage, au cas où.


Sa blague est vraiment drôle, mais je tire quand même la tronche parce que je ne trouve rien à répondre.


- Relax ! je voulais juste détendre l'atmosphère.
- J'dois aller pêcher, à plus !
- A la prochaine petite sauvageonne !


J'me contente de marmonner en guise de réponse et je retourne au bord de l'eau, plus pour faire bonne figure qu'autre chose.


Une fois ma ligne lancée, je laisse mon esprit divaguer... Je revois ma vie avec la Meute, les soirées autour du feu de camp à chanter des chansons, raconter des histoires et rigoler...


Youpi ! Des algues...


Je reste là encore un moment, réussissant à pêcher un minuscule Tetra, puis je rentre chez moi... Où quelqu'un attend ! C'est pas possible ça, plus j'veux être seule plus on me colle ! Et devinez quoi ?!


IL EST BARBU AUSSI !
- Bonsoir ! c'est à toi tout ce bric-à-brac ?
J'ai envie de lui répondre plusieurs choses, "De quoi j'me mêle ?!" arrivant en tête de liste, mais j'opte finalement pour la diplomatie.
- Ouais c'est à moi.
- Hé bah dis donc, c'est pas grand chose !


Sans déconner...
- Z'êtes venu pour m'enfoncer ou pour une raison plus importante ?
- Non je suis venu pour...
- Oh regardez là bas !!! Un loup !
- Qu...


- GROUAAAARGH !
- Hiii !


J'm'en lasserais jamais de cette blague... Et son cri !!! Je suis morte de rire.


- Bon c'était poilant mais moi j'ai une faim de louve !
Je m'éloigne de mon visiteur pour vaquer à mes occupations, lui faisant clairement comprendre par cette attitude qu'il peut s'barrer. Comme j'ai rien d'extra à manger, et aucune envie de poisson, j'devrais me contenter d'une salade.
Je jette un coup d'œil là où l'intrus se trouvait quelques minutes auparavant. Sérieusement, il est encore ici ? SUR MON LIT EN PLUS ?


- Vous allez camper ici toute la nuit ?
- Je suis venu te proposer un toit chez ma femme et moi, on habite juste à côté.
- J'ai pas besoin d'votre aide.


Et pourtant dans le fond j'ai envie d'accepter. Après tout ma situation est loin d'être idéale, même si pour une louve-garou vivre dehors n'a rien de désagréable, mais ma fierté en prendrait un sacré coup et je tiens trop à ma liberté.
- Je ne te prend pas en pitié, j't'aime bien ! Tu es marrante.
- Je...
- Alors elle a dit oui ?
C'est qui celle là ? Et nom d'un croissant de lune qu'est ce qu'ils ont tous avec moi ?!


- Je t'ai vu de ma fenêtre ma grande et j'ai envoyé mon fils Eric te parler. C'est pas bien de laisser une jeune femme seule ici, tu as l'air débrouillarde mais tout le monde a besoin d'un toit et de protection.
Je ne veux pas accepter... Ni m'attacher et encore moins me soumettre. Pourtant elle a raison.
- Je vais y penser... je laisse échapper sans même m'en rendre compte. Putain j'ai vraiment dit ça à voix haute ?!
- C'est toujours ça de gagné ! s'écrie Eric. Bon on peut te tenir compagnie et manger ensemble ?
- Euh... bah... oui, bien sûr.
Comme si j'avais le choix.


On a échangé nos numéros avec Eric, ce dernier m'ayant une nouvelle fois forcée la main.


Une fois mes "invités" rentrés chez eux, je fais un brin de toilette et me glisse dans mon lit bon marché, exténuée par la journée mouvementée que je viens de passé. Je m'endors presque aussitôt, ma dernière pensée destinée aux êtres chers que j'avais perdu.


Commentaires

  1. Je commence enfin ton challenge, je le vois passer partout , mais pas trop eu le temps de m'y pencher! Je vais essayer de rattraper ça au plus vite :)

    Klohma

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire