8. CONTRE-LA-MONTRE

Comme j'me le suis jurée, Eric et moi profitons au maximum l'un de l'autre, en vivant comme si une foutue malédiction n'allait pas nous séparer. J'ai toujours d'horribles douleurs en me levant le matin et j'essaye de m'forcer à manger pour notre bébé mais la plupart du temps, mon repas fini dans les toilettes. J'tente même d'faire la cuisine, mais le résultat est de pire en pire...


Une fois l'incendie éteint, j'me précipite vers mon mari.
- Nom d'une Lune ! Dis-moi que tu n'as rien !
- Ne t'inquiètes pas je vais bien ma chérie, il me rassure en me serrant dans ses bras.


Il me prend la main et déclare le plus sérieusement du monde d'une voix séduisante :
- Votre Preux Chevalier viendra toujours à votre secours, Gente Dame.
J'éclate de rire tandis qu'il me baise la main.


Ces petits moments de complicité nous aide à tenir le coup et à oublier ne serait-ce qu'un instant, notre séparation prochaine.


Cependant, quand j'suis seule le tourbillon de pensées et d'émotions remonte inexorablement à la surface. Et j'sais que pour Eric c'est la même chose.


Dans ces moments là, nous essayons de nous réconforter en puisant dans l'énergie de l'autre.
Pour autant, nous n'avons pas abandonné l'idée qu'il existe quelque part, un moyen de briser la malédiction qui pèse sur le bébé et moi. Nous ne cessons de faire des recherches dans les plus grandes bibliothèques des environs, notamment à Newcrest, parcourant un nombre incalculable de sites et lisant bouquin sur bouquin...


... Jusqu'à trouver sur une piste intéressante.
Sur Internet, Eric est tombé sur un site d'ésotérisme évoquant un cristal rare capable de protéger son possesseur des mauvais sorts et des malédictions, entre autre. Pour plus d'informations, l'auteur du site renvoie à un livre ancien qui se trouve justement à la bibliothèque de Newcrest. Sauf qu'en parcourant les rayonnages, aucun signe du bouquin en question. Nous allons donc nous renseigner auprès du bibliothécaire qui nous apprends que le livre a été emprunté par un certain... Eric Lewis !
Se peut-il que ma prière lors de mon union avec Eric a été entendue ?
Nous n'allons pas tarder à le savoir.


♦♦♦


J'appelle Rick, non parce qu'avec deux Eric dans ma vie c'est pas toujours simple de s'y retrouver, pour lui demander s'il est bien en possession du livre, il me confirme que c'est le cas. Comme il me l'apprend au téléphone, il est un grand passionné de pierres et cristaux et le livre qu'il a entre les mains est une pépite en la matière. Sans mauvais jeu de mots.
Il accepte volontiers de nous recevoir chez lui pour qu'on puisse voir l'ouvrage de plus près. C'est aussi l'occasion pour lui de prendre de mes nouvelles. Bien sûr il était au courant pour ma grossesse mais nous ne nous étions pas vu depuis un moment. Malheureusement, il nous apprend également que Vivian est décédée, ce qui me chagrine beaucoup. En arrivant devant chez lui, la première chose que j'fais c'est l'enlacer.
- J'suis désolée pour ta mère Rick.


- Oh ne t'inquiète pas ma petite, je sais qu'elle veille sur nous de là où elle est. Et puis de temps en temps, je sens sa présence dans la maison. Il arrive même que je l'aperçois sous la forme d'une... brume si on peut dire.
J'le regarde, interloquée. C'est possible ça ?! Est-ce que moi aussi j' pourrais... Non ! J'vais vivre vivre, nous allons vivre et ce, grâce à ce fameux cristal !
- On peut voir le livre, Rick ? s'impatiente mon homme.
- Oui bien sûr, entrez ! Tu dois être fatiguée Lica.


C'est peu de le dire ! J'suis au bout de ma vie... Littéralement.
Oubliant les bonnes manières, Eric va directement vers la bibliothèque à l'étage tandis que Rick et moi nous installons sur le canapé.


Rick prend la parole quand il nous rejoint.
- Vous cherchez quoi au juste si c'est pas indiscret ?
- On cherche un cristal de protection. Pour que mon accouchement se déroule bien tu comprends...
J'reste évasive, Eric et moi nous étions mis d'accord plus tôt pour garder secret nos petites affaires.
- Tu as une grossesse à risque ? s'inquiète Rick.
- Oui... Dans ma famille on a tendance à être superstitieux du coup ça me tient vraiment à cœur de trouver un cristal de protection pour le bébé et moi. Au cas où.


Rick me dévisage, les traits tendus. Je vois bien qu'il est sceptique et qu'il se pose plein de questions. Il parvient toutefois à se contenir.
- Regarde du côté de la Shinolite, ça devrait t'aider dit-il en s'adressant à Eric mais en me regardant moi.
Ce denier s'exécute et pousse un petit "Ha !" quand il trouve la page.
- C'est un cristal composé d'Alcinite et de...Loupium. Autrefois,on en trouvait des tonnes du côté des anciennes Ruines de Windenburg. Mais de nos jours, elles se font rares.
Nos regard se croisent et sans dire un mot, nous sommes sur la même longueur d'onde : il faut tenter le coup.
J'me tourne vers Rick :
- Merci de ton aide, on va aller y faire un tour voir si on peut en trouver.
- Mais de rien ma petite, par contre j'espère te voir plus souvent ainsi que ton homme et ton loupiot !
Moi aussi je l'espérais... De tout mon être.


♦♦♦


Arrivée aux Ruines, j'suis ébahie par la beauté des lieux. C'est... Grandiose.


Mais nous n'avons pas le temps d'admirer la vue plus en détail car le temps nous est compté. Avec Eric nous fouillons de fond en comble les Ruines ainsi que ses alentours.


Rien... Pas une trace de Shinolite.
- C'est pas possible merde ! S'emporte Eric.
Je n'dis rien mais intérieurement, j'suis dévastée. Rien ne pourra nous sauver, il fallait se rendre à l'évidence. Nous sommes condamnés mon bébé et moi. Nous avons passé la moitié de la nuit sur place pour rien  et j'suis complètement à plat. Eric m'aide à entrer dans le taxi puis le chauffeur démarre. Le trajet se déroule dans un silence pesant, chacun ressassant ses sombres pensées. Que pouvions-nous faire de plus ? Même Eric n'a plus l'air d'y croire...
Une fois rentrée, Eric nous cuisine des pâtes que nous mangeons en silence. J'me force pour ne pas l'inquiéter, mais c'est tellement difficile...
- Je suis désolé ma chérie, je n'ai pas été à la hauteur dit soudainement mon mari, me faisant presque sursauter.


- Ne dis pas ça mon amour, t'as fait tout ce que tu as pu. C'est quelque chose de beaucoup plus puissant que nous, on n'peut rien y faire. Et puis si ça se trouve, un miracle se produira ! j'tente de le réconforter.
En vain. Son visage est ravagé par la tristesse.
Après le dîner j'me dirige vers le lit dans l'intention de m'allonger, sauf qu'Eric me prends par la taille et pose sa tête sur mon ventre, sur notre bébé. En l'entendant renifler bruyamment, mon cœur se brise en mille morceaux.
Essayant de rester forte pour nous deux, j'lui relève la tête en posant mes mains sur ses joues et l'embrasse tendrement sur les lèvres.
- J'te promet de m'battre de toute mes forces pour que nous vivions, le bébé et moi je chuchote, mais avec de la détermination dans la voix.
Il hoche la tête, incapable de parler puis il me lâche afin que j'puisse me coucher. Il sort prendre l'air pour retrouver ses esprits. Si mon état n'était pas aussi inquiétant, je l'aurais accompagné.


Presque aussitôt je m'endors, mon sommeil perturbé par l'apparition d'une forêt sombre, de ma maman... Et d'un loup blanc.


♦♦♦


Avec Eric, nous avons acheté un berceau et tout le nécessaire pour bébé dont nous auront besoin. Nous avons également agrandi notre espace. Même si c'est encore loin de la définition du mot "maison", ça y ressemble petit à petit.


Nous ne perdons pas espoir qu'un miracle, ou un coup du sort, nous épargnent. Je dois y croire... Pour mon bébé, pour Eric !
J'suis tellement hypnotisée par le petit berceau en face de moi que je n'entends même pas celui-ci approcher.
- Ca va ma louve ?


- Tu crois qu'il ressemblera à qui ?
- Je l'ignore, mais je sais que ce sera le plus beau bébé de l'Univers car il sera de toi.
- De nous j'rectifie en souriant.
Comme je l'aime mon Eric...


Puisque j'suis en état de marcher, j'invite Eric à aller prendre l'air dans le jardin.
Alors que je m'apprête à m'allonger sur l'herbe fraîche, j'sens quelque chose couler le long de mes jambes. Presque aussitôt j'ressens une effroyable douleur au ventre qui m'fait hurler.


- LICAAAA !!! j'entends Eric crier en courant vers moi.
- CA FAIT MAL !!! JE CROIS QU'IL ARRIVE ! BON SANG ERIC JE SOUFFRE !!!
Il est en panique totale alors que j'ai l'impression qu'on m'arrache les tripes.
- Je... j'appelle le taxi !!


Heureusement, ce dernier est rapidement arrivé. Le trajet en voiture par contre me paraît interminable tant la douleur est atroce. J'essaye de me concentrer sur autre chose, Eric par exemple, qui est en train de prévenir la maternité de notre arrivée imminente.

Aussi efficace que notre chauffeur, les brancardiers nous attendent à l'entrée. Tandis qu'ils m'installent aussi précautionneusement que possible sur un brancard, Eric leur hurle dessus pour qu'ils fassent attention. Il en fait de même pour assister à l'accouchement, ce que la sage-femme n'apprécie pas trop. Résultat : il est exclu de la salle d'accouchement et je me retrouve seule avec des étrangers autour de moi.

Je n'entends pas la suite des échanges car j'perds connaissance, le seuil de ce que j'peux supporter comme douleur largement dépassé.


♦♦♦


~ ERIC ~

Comment avaient-ils pu me refuser d'entrer avec Lica ? Elle a besoin de moi ! Au lieu de ça, je dois me contenter d'attendre dans ce foutu couloir qui empeste l'eau de javel.


Mon Dieu il peut se produire n'importe quoi dans cette salle à cet instant... Je ne pourrais pas continuer à vivre si Lica et le bébé ne survivent pas. Lica est mon Univers, chaque jour elle me donne l'impression que je suis quelqu'un d'important.  Et notre bébé, le fruit de notre amour, si jamais il...
- Monsieur Wolf ? Votre femme vous réclame.
Interrompu dans mes pensées par une infirmière, je bondis littéralement de ma place pour rejoindre l'amour de ma vie.


♦♦♦


~ LICA ~

J'suis à bout de forces... Le médecin et la sage-femme m'encouragent à pousser encore mais je n'y arrive plus. C'est comme si mon cerveau et mon corps n'étaient plus connectés. J'sais que j'dois aider mon bébé à sortir. Grand Dieux ! J'le veux de toute mon âme mais mon corps refuse d'obéir.


Soudain j'entends la porte s'ouvrir et quelqu'un prononce mon prénom.
- Lica !
Cette voix... J'la connais par cœur.
- Eric... t'es là... j'articule difficilement.


- Je suis là ma chérie, accroche-toi.
- Peux pas...
- Et vous qu'est-ce que vous attendez pour l'aider ?! Vous êtes toubib nan ? explose Eric.
- Nous faisons notre possible Monsieur. Comprenez que c'est la première fois que nous sommes confrontés à un cas comme celui de votre épouse, répond le médecin.
Je m'encourage intérieurement.
"Allez Lica une dernière fois, pour ton amour, pour ton bébé."
J'pousse un cri qui se répercute aux quatre coins de la salle et utilise mes dernières forces pour faire sortir le bébé.
La suite est floue car j'alterne entre état de conscience et inconscience. J'entends juste des bribes de phrases et de mots.
"Vite !" "Lica, mon amour je t'en prie..." "Il arrive" "Défibrilateur" "Accroche-toi", "Monsieur Wolf..."  Puis des jurons étouffés et des bruits de lutte... "LACHEZ-MOI !" j'entends avant qu'un cri à fendre l'âme retentit quelque part dans un coin de la pièce.
"Pardonne-moi Eric" j'parviens à articuler silencieusement avant de céder à l'appelle des ténèbres.



♦♦♦


C'est le froid environnant qui me réveille. Sous mon corps, le métal froid a été remplacé par quelque chose de plus doux, comme... De l'herbe ?! Depuis quand il y a de l'herbe dans une maternité ?
Péniblement j'ouvre les yeux et me redresse. Immédiatement je reconnais l'endroit où je me trouve. C'est le lac ou ma sœur et moi avions grandi. Impossible de ne pas reconnaître ce ponton et la cabane qui se dresse au loin. Un sourire se dessine sur mes lèvres en me remémorant l'une des blagues qu'on avait fait aux mecs de la Meute. Nous étions tous ados à ce moment-là et pendant que les garçons se baignaient dans le lac, ma sœur et moi avons caché leurs fringues avant de crier " ATTENTION ! UN MONSTRE DANS L'EAU !" puis de détaler comme des lapins pour se cacher derrière les buissons. Ils avaient nagé comme des dingues jusqu'au bord avant de paniquer en ne trouvant pas leurs fringues. Ils avaient dû rentrer au camp dans le plus simple appareil, provoquant l'hilarité générale des personnes présentes ce soir-là.
Mettant se souvenir de côté, j'fronce les sourcils, me demandant quand, comment et pourquoi j'ai atterri ici.
- Lica...
Je sursaute en entendant une voix m'appeler à l'intérieur de ma tête. C'est quoi cette connerie encore ?! Est-ce que j'deviens vraiment folle ?
La vois se met à rire.
- Non tu n'es pas folle ma belle Lica.
J'la connais cette voix. Elle a bercé mon enfance.
- Maman ?!
Soudain, un loup blanc apparaît en face de moi. Le même que celui qui est apparu dans mes rêves.
- Approche ma fille.
- Maman ?! j'répète bêtement. Mais tu es... Une louve ?
- Nous le sommes toutes les 2 ma fille.
- Oui je sais, j'veux di...
Je m'interrompt car en voulant m'approcher de la louve blanche, j' réalise que mes pieds sont en faite des pattes.
- Mais... C'est quoi ce bordel ? Pourquoi on est des louves ? Et pourquoi je t'entends dans ma tête ?


- Cela s'appelle L'Esprit des Loups. Les Alphas décédés, appartenant à une même Meute, peuvent communiquer depuis l'Au-Delà avec l'Alpha vivant. Cela peut se produire de différentes façons, à travers les rêves par exemple. J'ai essayé d'entrer en communication avec toi la nuit dernière mais ton esprit était trop agité pour que je puisse y parvenir.
Décidément, j'en apprends des choses sur les Loups-Garous ces derniers temps !
- Lica, il faut que tu te ressaisisses. Tu ne va pas mourir et tes petits non plus !
Hein ?! MES petits ?
- Mais maman, la malédiction...
-... Ne s'applique pas à toi ! Tu ne comprends pas ? La Malédiction ne fonctionne pas sur notre Meute puisqu'elle ne touche que les Alphas mâle. Et comme notre Meute a toujours eu à sa tête une femelle...
- ... La Malédiction ne pourra jamais tuer une Alpha et son bébé.
- Les mâles Lycanthropes et leur arrogance... Ils pensent qu'ils sont le nombril du monde Lycanthrope !
Abasourdie, je n'réalise pas encore ce qui m'arrive.
- Mais...  J'suis morte là non ? J'me suis sentie partir...
- Bien sûr que non ma fille ! Chez les Lycanthropes, les grossesses peuvent être très difficiles et douloureuses... C'est rare que ça arrive, mais ça peut se produire. Surtout quand il y a plus d'un bébé dans le ventre. ce qui est ton cas si je ne m'abuse.
Nom d'une Louve-Garou enragée, je n'ai même pas les mots pour exprimer ce que je ressens. Pour la première fois d'ma vie, je suis sans voix.
- Je suis fière de toi ma belle louve, et sache que je bénis le couple que tu formes avec Eric. Je trouve cette malédiction absurde. Peu importe l'espèce, seul l'amour et la fidélité compte à mes yeux et tu as trouvé le compagnon qu'il te faut, il t'aime et te rend heureuse je le vois dans tes yeux. Alors va ma fille ! Va le retrouver, il est dans un état déplorable en ce moment même parce qu'il te crois morte.
- Je te reverrais maman ? je demande, le cœur serré. J'ai besoin de toi, tu m'manques tellement...
- Nous sommes parvenu à établir le contact, donc nous nous reverrons certainement en rêves. Tu me manques beaucoup aussi ma chérie, ainsi qu'à Myra. Je t'aime ma petite fille. Va, il est temps...
Je n'ai pas le temps de lui poser davantage de question à propos de Myra car elle a tout simplement disparu. Je l'appelle dans ma tête mais il n'y a plus personne.
Je m'approche du rivage et en penchant la tête au bord de l'eau, je suis surprise par le reflet humain que me renvoi l'eau. je suis toujours sous ma forme lupine pourtant...

Sans réfléchir, j'plonge le museau dans l'eau jusqu'à y immerger complètement ma tête.


♦♦♦


J'me réveille d'un coup, prenant une profonde inspiration comme si j'avais retenu ma respiration pendant des heures.
Je suis de nouveau sur une surface froide et l'air ambiant empeste l'eau de javel, mais par-dessous des odeurs dont je ne veux même pas imaginer l'origine persiste. Refusant d'ouvrir les yeux, j'écoute les bruits qui m'entourent jusqu'à percevoir de légers gazouillis sur ma gauche.
- Lica ? m'interpelle une voix, interloquée.
J'ouvre les yeux. Eric se trouve dans mon champ de vision mais je n'ai d'yeux que pour les deux berceaux qui se trouvent à côté de lui.
- C'est...
- Ce sont vos fils Madame Wolf, me confirme le médecin. Ils sont fragiles, mais rien qui ne puisse perturber leur croissance.
Enfin, je pose les yeux sur l'amour de ma vie qui me contemple, à la fois ému et émerveillé de me voir assise. Malgré mon état encore fébrile, je me lève et me jette dans ses bras.
- Eric... !


- Mon Dieu tu es vivante me dit-il en m'embrassant partout sur le visage, les yeux humides.
Le médecin s'éclipse discrètement pour nous laisser un peu d'intimité.
- Tes yeux, ils ont changés.
Mes yeux ?


Il me présente un miroir et effectivement, j'ai maintenant des yeux étrangement luisants. Seule la couleur est restée la même.


- Mais comment ...? Comment as-tu... ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Je t'expliquerais tout mon amour, mais d'abord je voudrais voir...
Je désigne de la tête les deux berceaux.
- Oui, évidemment ! Tout ça peut attendre.
Il me libère de son étreinte et ensemble, nous nous penchons au-dessus des berceaux pour admirer nos louveteaux avant de les câliner. C'est un sentiment tellement merveilleux de les tenir dans mes bras, les voir remuer leurs petites mains et les entendre gazouiller... Mon cœur de louve est comblé de bonheur.


- Vous m'avez fichu une de ces frousses tous les deux. Mais je vous aime quand même.
J'ai bien conscience qu'ils ne seront jamais Alpha mais je m'en fous. Ce sont mes bébés à moi et à Eric, et j'en suis fière.
- Comment veux-tu qu'on les appelle ? me chuchote Eric qui m'enlace par la taille.
Bien sûr nous en avions déjà discuté ensemble, même si à ce moment là, la tristesse finissait par nous gagner à cause de l'issue fatale auquel nous nous étions attendu.
- Sköll et Hati. Ca signifie "Court vers le soleil et veut l'engloutir" et "Court vers le soleil et veut attraper la Lune".
Deux prénoms lumineux pour mes deux rayons de soleil.
- J'aime beaucoup, mon amour. Autant que je t'aime.

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