5. L'AMOUR AVEC UN GRAND A

J'crois que j'ai jamais autant souri de toute ma vie ! Ca commence dès le réveil

Puis ça continue au petit-déjeuner

Sur le trône

Et même à l'hôpital, où j'arrive même à tolérer la présence de mes collègues

Je suis très enthousiaste

Peut-être même un peu trop d'ailleurs...

Mais j'assure tellement qu'on m'accorde une promotion.

Alors que j'rentre de ma journée de travail, j'stoppe net en admirant le spectacle qui s'offre sous mes yeux. Un instant j'reste interdite, me demandant si, à être trop dans la lune, je n'me suis pas trompé d'adresse, mais comme Iron Man est toujours là à monter la garde, j'en déduis que j'ai encore un minimum toute ma tête.

Non d'un Loup-Garou, mon pseudo cabanon s'est transformé en pseudo-maison ! Avec des fenêtres et tout !

Des odeurs familières flottent près de la maison et au moment où mes pieds décident de se mettre en mouvement, mon voisin Eric & Papy Dennis apparaissent.
- Salut ma petite Lica ! Tu t'attendais pas à ça hein !
Pas vraiment non...
- C'est vous qui avez fait ça ?!
- Oui pourquoi ? T'es pas contente ? Elle est jamais contente celle-là ! s'emporte Papy Dennis.

- Mais si ça me fais plaisir vraiment, mais pourquoi ? Ça a dû vous coûter cher, j'veux pas que vous...
- On n'a rien eu a payer ! Et puis c'était une idée de ton prince charmant à barbe !
Je hausse un sourcil.
- Rooh Dennis ! Vous auriez pas pû garder ça pour vous ? s'agace Eric. Il va en prendre pour son grade alors que c'est le seul qui arrive à supporter son sale caractère H 24 !
Trop sympa...
- Hé ho j'suis là hein ! Où est Eric ?
Ils se regardent sans dire un moi.
- Bon, puisque que vous refusez de répondre j'vais l'appeler pour qu'il ramène son joli p'tit cul ici !
Il répond à la deuxième sonnerie.
- Bonjour ma petite sauvageonne.
- Rapplique chez moi en vitesse, tu me dois des explications.

Silence au bout du fil.
- Je risque quoi en venant ? il fini par demander.
- Ca dépend de ce que tu me diras.
- Je serais là dans 10 minutes dit-il, résigné.

10 minutes plus tard, j'entends des bruits de pas que j'reconnaitrais maintenant entre mille.

- Ah ! Te voilà enfin !
- J'veux pas voir ça commente mon voisin Eric.
- Ah ben moi si ! réplique Papy Dennis.

Mon homme lève les mains en guise de bouclier.

- Avant que tu m'arraches la barbe à mains nues, sache qu'on a fait ça pour te facilité la vie. Comme tu bosses beaucoup tu es trop fatiguée pour t'occuper des travaux, bien sûr je ne veux pas dire par là que tu es incapable de gérer, juste que tu ne peux pas tout faire toute seule. Et puis j'ai demandé à Eric & Dennis de m'aider car ils t'aiment beaucoup et que tu as as confiance en eux et puis...
Mon Dieu on ne l'arrête plus !

Pour couper court à son monologue j'me jette sur lui... Pour l'embrasser fougueusement. Derrière moi, j'entends les exclamations de surprise de mes voisins.

- J'y crois pas !
- Moi j'suis déçu, j'm'en vais ! s'exclame Papy Dennis.

Hahaha ! Ils sont tout les 3 tombés tête la première dans mon piège de la méchante fille. Ce que j'suis peut-être au fond...
- J't'ai bien eu pas vrai ?
- Tu es diabolique.
J'lui souris avant de me tourner vers Papy Dennis :
- Attendez Monsieur Kim, vous devez être affamé ! Restez pour dîner vous et Eric, c'est moi qui régale.

Dire qu'ils ne sont pas du tout emballés à cette perspective est un euphémisme ! Malgré tout, ils acceptent.
Une fois en cuisine, j'm'applique pour ne pas rater mon plat, même si pour ça jdois y laisser un doigt... Ou 2.

Comme j'n'ai pas encore de table ou de chaises, nous dînons sur mon lit dans une ambiance conviviale.

J'prends des nouvelles d'Alice et Vivian auprès d'Eric, qui m'avoue que la santé de sa mère n'est pas vraiment au beau fixe, à tel point qu'elle ne peut plus se déplacer comme elle le souhaite. J'ressens un gros pincement au cœur en apprenant ça. J'irais la voir dès que j'aurais du temps devant moi.

Il est tard quand Dennis et Eric rentrent chez eux, nous laissant seuls mon Eric et moi.

- Merci pour tout ce que tu fais pour moi... J'ai vraiment d'la chance de t'avoir j'lui dis en me blottissant contre lui.
- Ne me remercie pas, je le fais car ça me fait plaisir même si on est très loin de tout ce que j'aimerais t'offrir.
Mon cœur rate un battement et la peur s'installe. En à peine quelques semaines, Eric a pris une place importante dans ma vie et dans mon cœur. S'il décidait de s'enfuir en courant si j'lui révèle qui je suis réellement je ne m'en remettrais jamais. Bien sûr j'pourrais m'abstenir de lui dire, après tout je ne me transforme pas mais je ne peux pas lui faire ça. J'ai horreur des cachotteries.

Eric doit ressentir mon stress parce qu'il m'embrasse la tempe :
- Ne t'inquiètes pas ma petite sauvageonne, je sais que tu as besoin de temps et je ne veux pas te brusquer. Mais je voulais te montrer à quel point je tiens à toi, et à quoi t'attendre avec moi.

- Tu trouves toujours les mots juste pour m'apaiser.
- Ca c'est normal, j'ai des pouvoirs magiques.
J'parviens à rire. Ah si tu savais mon Eric...

Il est presque minuit quand Eric s'apprête à rentrer chez lui. Sauf que je n'veux pas qu'il s'en aille.
- Eric, attends ! j'l'interpelle quand il sort de la maison.

Il se retourne.
- Oui ? Qu'est ce qu'il y a ma chérie ?
- Est-ce tu voudrais... rester avec moi ?

- Ca me ferait plaisir de rester ici ce soir, me dit-il en souriant.
- Et les nuits suivantes ?
Il me fixe sans rien dire. J'sens mes joues s'empourprer.

- Qu'est-ce que tu essayes de me dire Lica ?

- Je... J'aimerais beaucoup que tu emménages ici avec moi je lâche.

M'endormir chaque soir dans ses bras et me réveiller chaque matin à ses côtés est ce que j'désire le plus au monde à cet instant. Et tant pis si tout va trop vite entre nous ! J'en ai envie, point.

La panique commence à me gagner quand le silence s'éternise mais lorsqu'Eric réagit enfin, c'est pour m'adresser un immense sourire.

- Je ne tiens pas à mettre en colère ma petite sauvageonne alors j'accepte il réponds avec malice.
Mais ses yeux trahissent son émotion.

J'suis tellement heureuse que je l'agrippe par la taille et le fait basculer en arrière pour l'embrasser.

Et puis de fil en aiguille les choses prennent une tournure... Intéressante.

Nous étions comblés, dans tous les sens du terme.

♦♦♦

Chaque jour Eric me prouve à quel point l'avoir invité à emménager ici était une bonne idée.

Quand j'suis à l'hôpital, il bricole dans la maison

Il pêche, jardine et creuse un peu partout pour renflouer les caisses de notre foyer.

Mais malgré tout ses efforts, ce n'est pas suffisant pour qu'il nous reste de l'argent après avoir payé les factures.

Il m'annonce finalement avoir accepté un poste de Plongeur dans l'un des restaurants d'la ville.

- Bientôt je pourrais nous faire à manger parce que là c'est plus possible ma chérie, c'est vraiment pas ton truc la cuisine !  il me dit pour me taquiner.

Nous essayons de passer le plus de temps possible ensemble malgré nos horaires de travail différents.

Cependant, plus le temps passe et plus je m'en veux de lui cacher toute la vérité à mon sujet. Il ne méritait pas de rester dans l'ignorance.  Et même si j'l'aime, chose que j'ai fini par m'avouer à moi-même, j'dois prendre le risque de le voir me quitter.
Sauf que je n'ai pas le temps de lui parler car une chose imprévue m'est tombée dessus sans crier gare.

♦♦♦

~ ERIC ~

Je suis fou d'elle. Depuis le premier jour où l'on s'est parlé au bord du lac, mon amour pour elle n'a cessé de grandir. Son caractère fougueux, sa détermination, tout me plaît. Si ça ne tenait qu'à moi, je l'épouserais sur le champ !

Mais je ne peux pas faire ça, pas tant qu'elle ne sera pas prête. D'ailleurs, j'ai été complètement décontenancé quand elle m'a demandé de venir habiter ici. J'ai eu envie de hurler de joie ! Mais elle m'aurait pris pour un dingue si j'avais fait ça. Dans le fond, elle pense peut-être déjà que c'est le cas... Je sais que je suis un mec quelconque, "un malheureux accident" comme le disait mes vieux. mais Lica  m'a accepté tel que je suis et tant qu'elle voudra de moi dans sa vie, je serais là. Peu importe les obstacles, je ne me débinerais pas ! Mais si un jour elle ne veut plus de moi je m'éclipserais, ne lui souhaitant que du bonheur. Parce qu'elle le mérite.
Bon, assez cogité ! J'ai du boulot qui m'attends.